Next: Comparaison avec la physique
Up: Phénoménologies de l'objet
Previous: De la vérité à
L'affaiblissement de l'idée de Théétète, qui
affaiblit la vérité par la possibilité, ne suffit pas
pour la phénoménologie de la physique. Les états
d'esprit ``atomiques" sont les états des machines
löbiennes atteints par le déployeur universel. Il faut en
tenir compte. On peut argumenter que ces états correspondent
aux arrêts possibles des machines possibles, et, en terme de
propositions, sont analogues aux énoncés (de la
forme avec récursif). On peut trouver
dans [Vickers, 1989] une motivation implicite pour un concept
similaire d'observation (voir aussi [Abramsky, 1987]). Avec la
thèse de Church l'ensemble des propositions , qui existe
indépendamment de nous avec le réalisme arithmétique,
constitue un déployeur universel abstrait.
On peut donc raisonnablement espérer isoler une logique de
``l'observable" en restreignant la logique des énoncés
prouvable et consistant sur les réalisations
arithmétiques . Cela revient à restreindre
l'interprétation arithmétique des variables
propositionnelles des formules modales aux énoncés
arithmétiques .
Les machines löbiennes prouvent leur propre -complétude.
Plus précisément elle prouve les formules:
où désigne un énoncé .
Visser a démontré que le système, que j'appelle V,
comprenant les théorèmes de G accompagné de
la formule et fermé pour le modus ponens et la
nécessitation, axiomatise complètement la logique de la
prouvabilité où les formules atomiques sont restreintes
aux énoncés
[Visser, 1985]. Il convient toutefois d'affaiblir
la règle de substitution aux énoncés atomiques.
Par exemple, on ne peut pas remplacer par
dans . En fait, l'interprétation
arithmétique de est
. Si représente un énoncé , alors
l'interprétation arithmétique de est aussi . On peut
donc substituer par , , etc.
On obtient à nouveau une
théorie V* complète pour la vérité de ces
propositions en abandonnant la nécessitation et en
complétant la théorie avec la formule de réflexion T
(). Notons que V prouve , mais (heureusement) V ne prouve pas
. Pourquoi heureusement ? Car si
V prouvait les nécessitations de , la
logique V collapserait avec le calcul propositionnel. On peut
montrer que V et V sont décidables.
Pour isoler la part prouvable et la part vraie
correspondant
à la phénoménologie de
la matière il suffit d'appliquer
à la fois la restriction
de Visser et l'affaiblissement de l'idée de
Théétète sur la prouvabilité ``Bew"
gödélienne. Cela revient
à étudier le couple de logiques
Z = KDX et Z = KBX qui correspondent aux
logiques du où est interprété par
Avec . B est la formule . Dans les modèles de Kripke, elle correspond à
la symétrie de la relation d'accessibilité du référentiel qui la
respecte.
V et V* permettent de
construire un démonstrateur de théorèmes pour les parts
communicables et non-communicables respectivement. Ceci est rendu
possible grâce aux théorèmes de complétude pour V et V de
Visser (Visser 1985). X et X désigne
à nouveau les formules (peut-être en nombre infini)
nécessaires pour obtenir un résultat de complétude.
La partie prouvable est donc obtenue ainsi:
La partie vraie (prouvable ou non prouvable) est obtenue ainsi:
Comme pour G et G*, ainsi que Z et Z, et à la différence de
S4Grz ou de IL, la différence est non vide. Cette
différence, Z, suggère une
interprétation arithmétique des qualia
``arithmétiques". Cela donne en effet une logique de
propositions non-communicables,
concernant des énoncés ``immédiatement observables".
Remarque. Je précise que tous les théorèmes de
complétude arithmétique cités jusqu'ici concernent les
logiques modales propositionnelles. On peut démontrer qu'au
niveau des logiques du premier ordre aucune des théories
modales n'admettent une extension décidable complète.
Next: Comparaison avec la physique
Up: Phénoménologies de l'objet
Previous: De la vérité à
Bruno Marchal
Thu Apr 1 00:14:24 CEST 1999