next up previous contents
Next: Logique quantique : contrefactualité Up: Comparaison avec la physique Previous: Indéterminisme et non-localité

Etats multiples et relatifs

Avec le déployeur universel (concret ou abstrait grâce au graphe filmé) le computationnalisme entraîne l'existence d'une phénoménologie de mondes multiples ou d'états parallèles. Les états relatifs de la formulation d'Everett (voir annexe C) de la mécanique quantique sont des cas particuliers d'états computationnelles relatifs. (Le déployeur zigzague aussi sur les calculs de l'ordinateur quantique de [Deutsch, 1985]). Les probabilités sont aussi avantageusement définies sur des sortes d'histoires. Ce qui donne d'intéressants modèles de logiques quantiques (cf [Isham, 1994], voir aussi le récent ouvrage [Bub, 1997] pour une approche critique). Le computationnalisme force une interprétation ``Many Minds, No World" (beaucoup d'esprits pas de mondes) de la mécanique quantique (Je dois cette expression à M. Bas C. van Fraassen). Cette interprétation ``Many Minds, No World" de la mécanique quantique résulte ici d'une sorte d'interprétation d'un genre plus général de type ``many types no token" de l'arithmétique (et des arguments du déployeur universel et du graphe filmé). Elle permet de répondre à deux objections souvent rencontrée contre l'interprétation d'Everett. Par exemple, nous n'avons pas le problème de l'extravagance ontologique des univers multiples puisque nous n'avons plus besoin d'aucun univers. Nous n'avons pas non plus le problème de justifier l'apparence correcte des probabilités alors que celle-ci ne sont justifiables qu'en terme de limite [Albert, 1992, Bohm and Hiley, 1993]. Cela résulte directement du fait que la relation de sélection ne dépend pas des délais, et donc que le point de vue de toute (première) personne dépend pour tous les ``ici et maintenant" possibles, de l'entièreté du déploiement.

 
Figure 5.1: La conscience supervient sur une collection limite d'états

La phénoménologie de la matière rendue nécessaire par l'hypothèse du mécanisme étend de façon conservative la phénoménologie de la réduction du paquet d'onde des formulations sans réduction de la mécanique quantique (voir annexe C). Je ne prétends pas ici que le mécanisme justifie les probabilités quantiques (ceci reste à montrer et je décris une tentative plus bas). Je dis seulement que si on trouve les bonnes probabilités comme limite, elles seront d'office justifiées pour chaque expérience que peut faire un observateur. En particulier l'invariance de la sélection pour les délais et lieux de reconstitutions (virtuelles ou, avec l'argument du graphe filmé, purement arithmétique) justifie le caractère non-observable des histoires computationnelles appartenant à des collection d'histoires de mesure nulle. Notons encore la ressemblance déjà mentionnée entre la normalité profonde de la phénoménologie de l'univers, et la notion de profondeur quantique (Q-depth) de [Deutsch, 1985].


next up previous contents
Next: Logique quantique : contrefactualité Up: Comparaison avec la physique Previous: Indéterminisme et non-localité

Bruno Marchal
Thu Apr 1 00:14:24 CEST 1999