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La supervénience physique

En général les matérialistes (non éliminativiste) attribuent la production de la conscience d'un certain sujet X à l'activité physique d'un cerveau (ou d'un corps ou d'un univers, ou, avec le computationnalisme, d'un ordinateur adéquat). Ces matérialistes admettent ce que j'appellerai la thèse de supervénience physique, en abrégé SUP-PHYS. Par exemple, avec le computationnalisme, la supervénience physique, SUP-PHYS, associe

(la sensation de ma douleur) en l'espace-temps (X,T)
avec
(l'état d'un ordinateur adéquat) en l'espace-temps (X,T).
Dans chaque cas, on se réfère à des token, selon la distinction token/type introduite initialement par Peirce au sujet des mots, mais qui correspond, en philosophie de l'esprit anglo-saxonne, la distinction classique particulier/universel. Un token est donc une instantiation concrète, particulière, d'un type. Par exemple le chien particulier Médor instantie les types Chien, Animal, Être Vivant, etc. Il existe des token de-la-première-personne, comme ``la rage de dent que j'ai ressentie l'autre jour", et des types de-la-première-personne, comme les types ``états joyeux", ``états douloureux", etc. ``La sensation de ma douleur" dénote ici un token de la première personne. ``L'état de l'ordinateur adéquat" dénote un token de la troisième personne.
On peut remplacer la sensation par un flux de sensations et l'état de l'ordinateur par l'activité de l'ordinateur sur un certain intervalle de l'espace-temps, pour obtenir des versions dynamiques correspondantes.
La thèse de supervénience physique suppose l'existence d'(au moins) un monde physique concret. Cette thèse présuppose donc l'hypothèse de l'existence de l'univers HU.

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Bruno Marchal
Thu Apr 1 00:14:24 CEST 1999